Gustave Courbet
L'Homme blessé
Entre 1844 et 1854
Transformer plutôt que liquider
Paul Gauguin
l'Arlésienne, 1889
Cet Homme blessé de Gustave Courbet, tel un duelliste touché au cœur, repose au pied d’un arbre en semblant attendre la mort. C’est en tout cas l’interprétation que suggère l’épée appuyée contre le tronc, dont le pommeau luisant attire notre regard. Pourtant, les techniques de radiographie modernes ont permis de retracer la genèse de ce tableau, et d’éclairer cette image sous un jour nouveau.
En effet, les rayons X ont révélé trois versions différentes du tableau, les deux premières étant dissimulées sous l’ultime couche de peinture. La première consistait en un simple portrait par Courbet de sa maîtresse Virginie Binet. Dans la seconde, le peintre avait ajouté un
Ce qu'on peut en retenir:
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Nos projets naissent, vivent – plus ou moins longtemps –, et meurent quand nous estimons que l’évolution du contexte les a rendus obsolètes. Nous les délaissons alors et les oublions dans les archives de notre mémoire. Mais plutôt que d’enterrer ces idées, il est parfois possible de les faire évoluer, de les aménager au fil du temps et des changements qui s’imposent, pour capitaliser sur les acquis passés tout en intégrant la nécessité de renouveau.
autoportrait, se représentant lui-même assoupi à côté de la jeune femme dans une sieste d’amoureux. Enfin, dix ans après, quand
sa bien-aimée l’a quit-
té, il a effacé son image
du tableau, reposition-
né le corps de l’hom-
me, ajouté l’épée et
peint une tache de
sang à l’emplacement
du cœur. Ainsi a-t-il
représenté symboli-
quement sa douleur
d’amoureux délaissé.
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